TANT QU’IL Y AURA DE LA LUMIÈRE
EXPOSITION DE L’ARTISTE PHILIPPE BOISSONNET
Salle Desjardins, du 21 juillet au 20 août 2023

Né en France, Philippe Boissonnet a suivi sa formation en arts en France et au Québec. Il vit à Trois-Rivières. Il a enseigné les arts visuels et médiatiques à l’UQTR de 1993 à 2022 où il a été directeur du Groupe universitaire de recherche en arts visuels URAV. Arrimant divers procédés photographiques, numériques et holographiques à des installations lumineuses, sa recherche principale se caractérise par une approche de l’image évanescente ou ambigüe, celle du monde planétaire en particulier. Il a été lauréat de la Fondation Elizabeth Greenshields (Montréal, 1983), de la Foundation for the Holographic Arts (NYC, 1998), de la Hologram Foundation (Paris, 2018). Il a été invité comme artiste-en-résidence à Toronto (1985-87), à Cuenca et Tagle (Espagne, 1992 et 2022), à New York (1999 et 2012), à Strasbourg (1997), à Dubrovnik (Croatie, 2014), et sur la base argentine Marambio (Antarctique, 2007). Son travail a été exposé en Europe, Australie, Japon, Égypte, Mexique, Canada et États-Unis, ainsi qu’en Amérique du Sud.
Démarche artistique et intention de l’exposition
Depuis le milieu des années 80, Philippe Boissonnet n’a cessé d’explorer l’esthétique du métissage entre les médias, du dessin au Copy Art en passant par l’holographie, l’Installation interactive, la vidéo et la photo-performance. Par toutes ses hybridations, il se plait à jouer avec la confusion entre les 2 et 3 dimensions ou entre la présentation et la représentation. Il a plus particulièrement exploré l’esthétique colorée de la lumière pure et l’incertitude de ses espaces immatériels à travers l’optique dynamique de l’image holographique et, plus récemment, à travers les effets anamorphiques de la photographie lenticulaire combinant numérique et analogique (Paysage-Monde, 2022).
Ainsi que l’écrivait le philosophe des arts médiatiques Hervé Fischer : « Philippe Boissonnet s’est attaché à mettre en scène la volatilité, l’ambiguïté, la diversité et l’insaisissabilité de nos images du monde. Mais aussi, il nous montre le malaise que nous éprouvons devant une image insaisissable de la réalité » (2017).
Cette démarche artistique et philosophique qui questionne incessamment nos limites cognitives face au visible, lui a permis de valoriser une sensibilité collective devenue paradigmatique de la difficulté que nous avons aujourd’hui à nous projeter dans l’avenir, et donc à y voir clair. « Boissonnet courtise [… et sculpte] la lumière, explorant son pouvoir pénétrant de déstabilisation de la vision », écrivait déjà Manon Régimbald en 2004. C’est dans cet esprit de quête de révélation d’un monde aux limites de notre conscience qu’il a créé sa vidéo-performance « La valise holographique » (Venise, 2017); et, plus récemment qu’il a aussi imaginé diverses micro-interventions dans le paysage en utilisant des films de diffraction dichroïque ou holographique avec la lumière solaire. Avec ses récentes séries photographiques (Holoscapes, 2018-2022), il désire plutôt cultiver le réenchantement de notre regard sur le monde naturel à notre époque de l’écoanxiété généralisée.