EAU SAUVAGE

EXPOSITION DE L’ARTISTE ANNE-MARIE RICHARD

Espace Café, 22 novembre – 20 décembre 2024

Ma grande sensibilité pour le monde du ressenti a propulsé mon intérêt pour l’abstraction. Ma démarche artistique est intuitive. Mes tableaux superposent des strates de couleurs et de textures acryliques, mais aussi des traits d’encre. Ils incarnent les notions du mouvement et de la fluidité par l’entremise de mes gestes spontanés, voire sauvages.

Imprévisibles et profondes, vivantes et dynamiques, fragiles de par leurs compositions (couleurs moins contrôlées appliquées à la spatule, lavis, des traits délicats de crayon et les jeux de transparence), mes toiles évoquent le mystère, une atmosphère ancestrale, un langage aussi vieux que la pierre.

L’eau est la vedette principale de mes œuvres. Elle est un symbole de mémoire et de passage. Le coup de pinceau honore le mouvement de la mer, ses états subtils et impermanents, ses couleurs, ses abstractions. Comme la mer traductrice d’émotions, les animaux, les personnages ou les symboles calligraphiques de mes tableaux sont des messagers. Ma pratique artistique est une invitation à la contemplation de la force originelle et énigmatique. Des éléments figuratifs non réalistes (des esquisses spontanées) ou des formes géométriques (lignes et motifs répétés) illustrent également une intercommunication entre ces forces messagères naturelles.

En somme, j’aspire à ce que le regardeur puisse vivre une rencontre intime entre le vivant, la faune animale et les éléments de la nature. Le format bidimensionnel me permet d’utiliser l’image comme élément psychopompe. Mes toiles illustrent avec profondeur et dans une temporalité suspendue une eau évoquant des cycles alternants la vie, la guérison et la mort. Par l’entremise de ma gestuelle, je reconduis dans mon travail plastique et artistique ces contrastes complémentaires : soit la stabilité dans le mouvement. Ainsi, je souhaite engendrer des émotions positives à l’égard de ce vaste mouvement qu’est la vie, qui jour et nuit, sollicite notre adaptation bienveillante.

– Anne-Marie Richard