Robert Perrault
ESPACE CAFÉ
Robert Perrault est né et a vécu à Montréal. C’est un artiste très actif dans le milieu des arts visuels depuis plus de trente ans. Multidisciplinaire, il travaille la photographie, la peinture, la vidéo d’art et la céramique.
À sa sortie de l’université, il s’impliqua dans deux centres autogérés de Montréal : Articule et P.R.I.M. vidéo où il fut membre actif sur le C.A. Il a aussi connu un parcours atypique dans l’enseignement au niveau d’organismes communautaires dans différentes régions du Québec (Montréal, Laurentides, Gaspésie). Il s’est impliqué auprès de groupes de jeunes faisant face à des problématiques particulières ; les décrocheurs scolaires avec Le Pouvoir des mots de Gaspé et avec des consommateurs de drogues dures pour l’organisme Portage.
Sa pratique artistique, basée sur son sens intuitif, doublé d’un investissement dans le milieu scolaire, lui a permis de réaliser des œuvres d’une tonalité unique. Plusieurs de ses photographies furent exposées dans des galeries, et présentées dans de nombreux concours.
Aujourd’hui il s’investit à la réalisation d’une recherche qui interroge l’homme sur les changements des écosystèmes et de leur transformation géologique. Sa démarche artistique porte un regard sur le paradoxe photographique : l’enregistrement du réel à travers la représentation artistique.
Ses études : un bac en arts visuels qui inclut un certificat en gravure lui valut une mention honorable à la remise du prix Albi de l’UQÀM. Présentement il est à terminer une Maîtrise à l’UQTR.
DÉMARCHE ARTISTIQUE
La passion première de Robert Perrault reste la physique universelle et ses lois. Son travail, constitué de treize diptyques et deux triptyques, a demandé un long processus et un parcours physique sur les berges du Saint-Laurent, principalement à la hauteur de Nicolet et sur la rive nord du lac St-Pierre. Ces longues heures passées à arpenter les rives et à observer les transformations des sols ne visaient pas à en étudier la richesse ou la productivité, mais plutôt leur forme physique.
Pour Perrault, le terrain devient une toile de fond qui capte son intérêt et lui permet d'observer la transformation de la matière : le sol et sa disparition progressive par l’érosion. Il perçoit une nature en rupture avec elle-même et s’interroge : est-elle toujours aussi romantique qu’elle le prétendait autrefois ? Ses montages-associations, des diptyques horizontaux, explorent la dualité du réel, mettant en avant les polarités visuelles entre ce qui attire et ce qui repousse, d’où le titre Vacuum ou Vortex.
Ces éléments physiques, que l’on comprend plus ou moins bien, plongent l’observateur dans un maelström universel. Perrault y répond par la métaphore écologique : des constructions antinomiques qui jouent sur leur relation, leur juxtaposition et leur cadre panoramique. Il reconstruit ainsi un univers paysagé qui invite les visiteurs à concevoir leur propre vision de ces associations d’images et de photos, tout en interrogeant leur identité face aux changements géologiques.
Le sens métaphorique du titre projette dans le réel de l’infiniment petit et de l’infiniment grand, montrant que l’ordre dans le chaos peut s’exprimer par l’art.